Courants Actuels
I - Le mouvement issu de la danse moderne :
Il met en avant un mouvement vécu comme authentique au sein d’un corps où émotion-psyché/mental-communication forment une totalité. La spontanéité des mouvements est recherchée pour accéder aux fondements même de la personne (histoire personnelle, empreintes traumatiques, dysfonctions psychomotrices…), et permettre un travail intégratif inaugurant une nouvelle organisation psycho-corporelle plus harmonieuse. Il se réfère aux principes de la danse moderne édictés par François Delsarte au XIXe siècle : le mouvement correspond à une émotion, une image cérébrale. Laban a ensuite fait, de l’étude et l'analyse de l’expressivité du mouvement, sa priorité.
II - Le mouvement issu de la danse-classique :
Les critères esthétiques, la codification des gestes et la relation forte de cette technique à la culture occidentale sont inhérents à ce courant.
III - Le mouvement issu des danses jazz, traditionnelle, de société, de l'Afrique :
Parmi eux, le courant de l'expression primitive s'est essentiellement développé en Europe. Née dans la culture jazz, cette technique est fondée sur la réactivation des structures rythmiques fondamentales, "primitives", réprimées voire oubliées chez certains Occidentaux. Elle leur offre de les revivre dans l'expression d'une symbolique universelle (archétypes) à effet thérapeutique dans un trajet subjectivant.
D'une manière générale :
Tout style de danse peut être utilisé en danse-thérapie (citons aussi la danse indienne, les danses folkloriques, la danse-contact-improvisation) quand il permet d'axer le travail sur la production-expression de mouvements dansés libres, improvisés et/ou sur leur mise en forme. Le but thérapeutique commun aux danse-thérapeutes est de déclencher, par le processus de changement et de créativité, des remaniements intérieurs (connexions entre sensations, affects et représentations, accès à la symbolisation, travail sur une Image de Corps fragile ou fragmentée, revalorisation narcissique, restructuration psycho-motrice), et l’émergence de sens à relier à l'histoire personnelle de chacun.
C’est ainsi que le/la danse-thérapeute, corporellement interpellé(e), fournit des réponses directement thérapeutique au patient : gérer des « rencontres » dansées, être « corps-modèle-effecteur » tel un miroir réfléchissant en engageant un dialogue infra-verbal via des phénomènes en “ écho ”, des ajustements en “ va-et-vient ”.
C’est-à-dire être empathique et faciliter les mouvements de transfert/contre-transfert qui enrichissent la séance de matériel émotionnel et idéique. Ces processus transitent silencieusement par ces “ corps-à-corps ”, sans exclure le fonctionnement habituel des thérapies verbales que l’on retrouve quand la séance de danse-thérapie se conclue conclut (très souvent) par un temps de parole.
C’est pourquoi, le/la thérapeute doit avoir une formation solide en psychologie afin de confronter les réactions des patients non pas à ses propres mécanismes de défense mais à une théorie reconnue (freudienne, jungienne, lacanienne…).
Ceci introduit la danse-thérapie parmi les autres thérapies (verbales et médiatisées) avec lesquelles elle peut facilement s’articuler.
Outre le courant à visée thérapeutique, l’autre courant est orienté vers le développement personnel (connaissance de soi, mieux être).
Des évaluations (à but clinique, de recherche) sont possibles grâce à différentes grilles de lecture du mouvement.
Ce qui paraît essentiel à tous thérapeutes est de rester dans la ligne de conduite d’une pratique où le souci du respect et le soin de la personne sont omniprésents.